Comment gérer son couple en PASS ?
Célia raconte comment son chéri lui a permis de lui donner de la force pour réussir sa première année de médecine.
Tu ne te mettras pas en couple en première année de médecine !
« Les études avant les garçons ! »
J’ai tellement entendu cette phrase durant mon enfance, qu’en entrant en première année de médecine, je me suis faite à l’idée que les amourettes, ça ne sera vraiment, vraiment, vraiment pas pour tout de suite …
Mais voilà que dès le début de ma P1, je déroge à la « règle d’or ». Et c’est avec beaucoup d’assurance que je vais vous expliquer pourquoi, si j’avais eu à le refaire, je le referai mille fois …
Cela n’a pas toujours été simple mais nous avons réussi à franchir ce cap de la première année de médecine. Il est évident que la recette parfaite n’existe pas et je ne détiens certainement pas la formule magique. Néanmoins, je peux vous assurer qu’être en couple n’est pas incompatible à la P1. Mais pour tenir, certains points sont fondamentaux pour prétendre à cette double réussite.
Les 3 piliers pour réussir son PASS en couple
La communication
Dans notre cas, sur le top du podium nous retrouvons : ✨ la communication ✨
Il a été plus simple pour nous de trouver un équilibre puisque mon copain est en prépa. Ce que je veux dire par là, est que nous avions tous deux une quantité et un temps de travail massifs et similaires à fournir chaque jour de la semaine sans relâche. Un duo de bosseurs.
Je détestais travailler à la BU, si étroite et si bondée que tu te retrouves le front collé à celui de ton voisin d’en face, à comparer ton avancée à la sienne.
Remember : Ne pas se comparer! Ne pas se comparer ! Ne pas se comparer ! Du coup j’arrivais seulement à travailler seule dans ma chambre. Je ne sortais pas et ne voyais pas grand monde hormis à la prépa.
Il était la seule personne avec qui je pouvais réviser. Et de plus, efficacement ! Pourquoi? Car plus vite et mieux tu travailles, plus vite tu profites de ta moitié et du temps de pause que vous vous êtes accordés…
Sans surprise, j’ai traversé des moments difficiles. Plusieurs fois j’ai été tenté de l’entraîner dans « ma chute provisoire ». Quand je n’avais plus envie de travailler, car au bord de la syncope, je n’avais plus envie qu’il travaille non plus. Mais déterminé, en plus de ne pas s’être laissé distraire, il a réussi (à chaque fois!!) à me faire me remettre au boulot.
Ce que je souhaite vous faire comprendre ici, est que l’amour est trop souvent perçu comme étant néfaste, comparable à un frein à nos études.
Nous devrions plus sérieusement percevoir l’amour sous son côté motivant et encourageant, qui n’est pas assez mis en valeur.
Mon chéri a été un allié pour réussir mon PASS. Un allié qui a cru en moi du début à la fin, qui m’a fait repousser mes limites et qui m’a interdit d’abandonner alors que j’en ai eu l’envie trop de fois. Il n’y a rien de plus gratifiant que de voir la fierté dans les yeux de ceux qu’on aime.
Etre organisé
Je vais maintenant vous parler de la petite organisation qui nous avons mise en place et respectée une grosse partie de l’année.
Ainsi, nous avons réussi à instaurer ce rythme. Concessions et restrictions règneront cette année. Voilà qu’intervient communication et organisation pour ne pas engendrer frustration …
Mon premier conseil est de vous fixer des jours pour vous voir, incorporer vos pauses à deux dans votre emploi du temps de manière à vous créer une routine pour cette année, semblable à la routine de vos révisions.
Pour vous donner un aperçu, je travaillais en moyenne 12h par jour du lundi au vendredi, de 7h30 à 23h. Mais tous les samedis soir, je m’arrêtais plus tôt et le dimanche je commençais plus tard car il s’agissait de ✨ notre pause de la semaine ✨ ! Chaque samedi soir, nous profitions d’une soirée tranquille à la maison. Et une fois toutes les trois semaines, nous nous accordions un resto ou un cinoche, que nous prévoyions tôt dans la semaine, de sorte à avoir SUPER SUPER HÂTE, comme des mini-goal à accomplir chaque semaine ! Servez-vous-en comme motivation !
De plus, j’allais à la salle avec lui le mercredi soir et parfois le dimanche matin quand je n’avais pas trop de retard. Petit aparté very important: n’oubliez pas de garder une activité physique!
En P1, malheureusement nous n’avons plus les petites vacances scolaires (après non plus d’ailleurs, RIP le lycée). Lui en avait. Alors pendant ses petites vacances, je passais une petite semaine chez lui et nous révisions ensemble toute la journée. Pour ma part, emploi du temps inchangé, rythme constant, travail efficace. Comme je vous ai dit un peu plus tôt, j’ai trouvé ça hyper motivant de bosser à deux: on s’inspire de la détermination de l’autre. Certes un peu distraite par sa présence, mais pas freinée, car du moment que le travail est fait en temps et en heure, qu’importe …
Nous avons aussi pris un congé d’un jour entier pour célébrer la fameuse Saint-Valentin.
Enfin, nous avons dû arrêter cette routine à l’approche des concours car il fallait que j’intensifie le rythme, il fallait que je prenne sur moi. Ainsi, 1 mois avant les épreuves, fini la salle, fini les saturday night cozy etc. Nous ne nous sommes pas vus pendant 1 mois (sauf la veille du concours pour un poutou de bonne chance).
Sur cette dernière partie, je vais tenter de vous expliquer pourquoi sortir un instant la tête de ses poly pour voir ses proches, et dans le thème de cet article pour voir son partenaire, n’est pas une perte de temps mais au contraire un reboost à ne surtout pas manquer.
Vous verrez, quand on fait nos plannings hebdomadaires (ce que je vous recommande fortement), on aura souvent tendance à les remplir comme des bourrins (donc prévoir d’office une demi-journée consacrée aux « retards de fiches/QCM », moi c’étaient les dimanches matin) et ainsi ne pas réussir à accomplir tout ce qu’on avait prévu de réviser …
Souvent, on fait beaucoup mais pas tout. Faites-vous à l’idée qu’en P1 vous serez toujours en retard, absolument PERSONNE n’est PARFAITEMENT à jour et peut crier haut et fort « je sors car je peux me le permettre » ! On se le permet non pas parce-que tout le travail a été fait de A à Z (impossible puisqu’il y a toujours à faire), on se le permet car c’est VITAL.
Savoir faire des concessions
Mais pourquoi ai-je différencié concession et frustration un peu plus haut ?
Ce que j’appelle « concession » est le fait de voir son copain/copine seulement une ou deux fois maximum par semaine alors que nous adorions nous voir chaque jour.
Concession —> Je réduis nos sorties de manière à ce que ça soit compatible à ma réussite scolaire.
Ce que j’appelle « frustration » est l’ordre qu’on s’impose de ne pas voir ses proches pour travailler: bien qu’elle permette de rattraper le retard en question, sur le long terme elle vous prive d’un besoin qui vous permet de tenir debout. Attention, être discipliné ne signifie pas être frustré.
Frustration —> Je ne m’autorise pas de pauses, je confonds « écarts » et « pauses nécessaires », je pense carburer mais je m’affaiblis de jour en jour car je suis frustré et risque de faire un mental breakdown deux jours avant le concours.
NB: durant cette année de prison, on est frustrés dans tous les cas. Le but est d’être frustré à 70% ou moins mais pas 100%.
Vous l’aurez compris, il y a un temps pour tout: le nerf de la guerre est le temps et l’enjeu majeur de cette année sera de savoir comment le répartir judicieusement sans compromettre sa santé mentale.
J’insiste sur le fait qu’il ne faut surtout pas culpabiliser lorsque vous prenez l’air ! On a trop souvent tendance à se dire « j’aurais pu faire une tonne de QCM pendant ce ciné de 2h, j’aurais pu voir au moins 4 poly pendant que je suis en repas de famille » et pas assez « oh et puis m**** j’ai besoin de respirer ». Vous ne sortirez vraiment pas beaucoup de votre bureau/BU, alors quand vous le faîtes : ne le regrettez pas, vivez le moment à fond et sortez de votre esprit, quelques petites heures, ces maudites fiches.
Nous ne sommes pas des robots, et bien trop de fois nous négligeons les appels à l’aide de notre corps. Écoutons-le. Vraiment. La P1 est une course d’endurance. Celui qui part à toute vitesse au début n’est pas nécessairement le vainqueur. Préférez l’allure constante (soutenue quand même) mais certaine !
Etre en couple m’a permis de réussir la première année de médecine
A travers ces lignes, je vous ai partagé mon expérience qui a été concluante: je suis arrivée 108e sur 1400 et ce, sans carence de vie sociale.
J’ai conscience que tous les individus sont différents et inégaux et que ce qui a été valable pour moi, ne le sera peut-être pas pour tous … Cependant, rappelez-vous que notre bien-être ne doit pas périr au profit de cette première année de médecine, il doit seulement être temporairement tronqué. Il existe des centaines de façons pour contribuer à ce bien-être atrophié, des centaines de sources de motivation, alors pourquoi pas l’amour ?
Célia
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